Les lycéens de Première du Bac professionnel CGEVV (Conduite et Gestion de l'Entreprise Viti-Vinicole) a assisté à une intervention conjointe de Florence HAINEZ (Comité Champagne), d'Anaëlle COMESTAZ (SGV), et de Thibault SOYER (vigneron à Chouilly et administrateur du SGV) sur la lutte contre la flavescence dorée.

"La Champagne est une région très sensible, notamment en raison de ses cépages et du morcellement de ses parcelles. La maladie progresse, nous comptions 10 500 ceps touchés en 2024 contre 900 en 2023. Il n'y a pas de moyen d'éradication donc, compte tenu de la gravité de la situation, la mobilisation de tous est indispensable. C'est pourquoi il est important d'organiser ce type de rencontres avec les futurs exploitants et de les sensibiliser sur cette question". 

Les objectifs : savoir reconnaître la maladie, connaître les moyens de lutte et comprendre l'importance de la prévention. 

La flavescence dorée, comme le bois mort, sont deux maladies qui appartiennent à la catégorie des jaunisses. Elles ont les mêmes symptômes ; seul un test en laboratoire permet de les différencier. Mais elles n'ont pas les mêmes conséquences car la flavescence dorée est très épidémique, notamment le variant M54 (le nombre de pieds touchés est multiplié par 10 chaque année).

Reconnaître la maladie

Les symptômes se repèrent en observant le cep : au niveau de la grappe, de la feuille, du rameau. 

Les symptômes : 

• Au niveau des grappes : grappes partiellement ou totalement desséchées ou flétries
• Au niveau des feuilles : limbe enroulée vers la face intérieure, craquant, nervures jaunissantes pour les blancs et rougeâtres pour les noirs
• Au niveau des bois : bois non aoutés, verts ou couleur caoutchouc, port retombant  

L'organisation de la lutte contre la flavescence dorée

La maladie se développe lorsque 3 facteurs sont réunis : la plante hôte (la vigne), l'agent pathogène (le phytoplasme) et l'insecte vecteur (la cicadelle Scaphoideus titanus). En s'alimentant, la cicadelle absorbe le phytoplasme et le transmet aux autres plants. 

Mais il existe des moyens de lutte qui ont prouvé leur efficacité : 

• l'obligation inscrite au cahier des charge de l'AOC d'utiliser des plants traités à l'eau chaude
• la prospection individuelle et collective
• l'arrachage des pieds touchés
• le recours aux insecticides en cas de vecteur épidémique

Lorsqu'un pied touché est détecté, le préfet prend un arrêté pour classer la zone en Zone Délimitée (ZD) et la surveillance devient obligatoire.

En résumé, les 3 piliers de la lutte sont PROSPECTER, MARQUER les ceps suspects, ARRACHER les ceps touchés. 

Nous sommes donc en capacité de faire régresser la maladie et d'éviter un "nouveau phylloxéra", d'autant plus que l'insecte naît sain tous les ans. Les élèves ont donc pris la mesure du rôle qu'ils ont à jouer à leur niveau, étant donné qu'ils partent en stage dans des exploitations, parfois particulièrement concernées et préoccupées.  

En 2024, 1/3 de l'appellation a été surveillée soit 4000ha par la prospection obligatoire et 8200ha par la prospection volontaire. Léo et 2 camarades ont déjà prospecté, voici leur retour : 

"Nous avons effectué 3 heures de prospection, en surveillant chacun 2 rangs. Cela demande beaucoup de concentration et un certain sens des responsabilités car il faut signaler les pieds problématiques en vue de les marquer. C'est un travail collectif."

 Toute la classe est désormais prête à prendre part, au sein du Domaine de l'établissement, à la prospection post-vendanges dès la rentrée 2025-2026.