Les étudiants en 2ème année de BTS Viticulture-œnologie ont consacré une journée avec des professionnels afin d'approfondir cette thématique essentielle : de quoi dépend la fertilité d'un sol ? En compagnie de Justine Malaterre, Chef de projet Agronomie & Expérimentation chez FRAYSSINET, ils sont allés à la découverte d'une fosse pédologique creusée au cœur du vignoble avizois. Elle a partagé avec eux ses connaissances en analyse des sols en deux temps : un chantier pratique suivi d'une présentation théorique.

La spécialiste en fertilité des sols a d'abord expliqué la configuration de la fosse qui a été creusée sur cette parcelle :

"C'est intéressant de creuser une fosse quand le moment est venu d'arracher des pieds, dans une année d'interculture avant de replanter, par exemple, ou quand une vigne dysfonctionne. Cette fosse, on la creuse perpendiculairement aux rangs. Cela permet de connaître la profondeur et comprendre la vie des sols. A quoi ça sert ? En fait, l'étude de la nutrition de la vigne en matière organique et en minéraux nous guide pour assurer la pérennité des sols et des récoltes. Ce profil cultural nous révèle le comportement du sol depuis 60 ans."

Positionnée dans la fosse à 1 mètre de profondeur, elle a invité les étudiants à tester la texture de la terre pour essayer de deviner sa minéralité : la teneur en sable, limons, argile. Puis elle a détaillé chacune des strates visibles : la surface, l'horizon humifère qui contient la majeure partie du système racinaire et de la matière organique, le schéma racinaire avec un gradient de matière organique, puis la couche de craie. 

Pour connaître la teneur en calcaire, l'intervenante a enfilé ses gants et procédé au test de l'acide chlorhydrique. L'auditoire s'est approché pour observer le dégagement gazeux. De fait, le pH est basique. Le responsable du vignoble, Benoît Jolly, l'a confirmé : d'après ses données, il s'élève à 8,3.

Un second test a permis d'appréhender la matière organique, indiquant que le sol est plus riche en carbone qu'en azote (elle est donc plus stable que minéralisée).

Les jeunes sont désormais en mesure d'en tirer eux-mêmes les conclusions : comment agir pour optimiser la fertilité de cette parcelle qui va être replantée prochainement ? ll s'agira, par exemple, de mettre en surface un couvert végétal composé de légumineuses et de travailler la porosité du sol pour obtenir une terre meuble favorable au bon enracinement des futurs pieds qui seront replantés.